Trente Glorieuses 1944-1974

Les « Trente Glorieuses » désignent en France les trois décennies de croissance rapide qui ont séparé la Libération (1944) du premier choc pétrolier (1974).

Il s'est agi tout à la fois de croissance économique et de croissance démographique. La fécondité des Françaises (et de l'ensemble des Européennes a rebondi après l'atonie de l'entre-deux-guerres, avant de s'effondrer à nouveau. 

Avec l’aide américaine du plan Marshall, l’Europe occidentale, sortie exsangue de la guerre, retrouve en seulement cinq ans son niveau de vie d’avant-guerre. Mais les Français et Françaises, comme les autres Européens, ne font pas que travailler : ils font aussi des enfants. C’est le « baby boom ».

L’expansion économique continue par la suite à marche soutenue : de 1950 à 1973, la croissance annuelle des douze pays qui adhéreront à la Communauté européenne a été en moyenne de 4,6% ! Un dynamisme qui fait aujourd’hui rêver. L’exode rural est important, les villes s’étendent et la consommation se développe. Le rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, notamment le développement de la télévision, change les habitudes de vie. Le rêve américain devient réalité. Les ménagères achètent des machines à laver le linge, puis la vaisselle. Les Français s’enrichissent, le chômage tombe en Europe à 2,4% de la population active et les premiers lotissements de maisons individuelles préfabriquées se multiplient : à chacun son « home sweet home ». Une époque bénie qui sera brutalement interrompue par le premier choc pétrolier de 1973.

L'expression est due à l'économiste Jean Fourastié qui en a fait le titre d'un essai en 1979, Les Trente Glorieuses ou la révolution invisible (Fayard).

Jean Fourastié a choisi de donner ce nom à cette période en référence à la révolution de 1830 qualifiée traditionnellement de "Trois glorieuses". Pour lui, 1830 marque un tournant politique majeur en France, et la période 1945-1973 des "Trente Glorieuses" peut-être considérée comme son équivalent sur le plan économique.

Depuis lors, elle a fait florès. Elle est toujours régulièrement employée pour qualifier l'après-guerre, avec un soupçon de nostalgie (on pense à une autre expression, la « Belle Époque », qui qualifia de même, a posteriori, la génération précédant la Grande Guerre.

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