Le sprinteur noir américain Jesse Owens fut le héros de ces jeux de Berlin en s'adjugeant quatre médailles d'or sur les quatre épreuves auxquelles il participa[10]. Le 3 août 1936 sur le 100 m, Owens est situé à la deuxième ligne. En quelques foulées, il dispose de tous ses adversaires, et en particulier de son compatriote Ralph Metcalfe pour réaliser le temps de 10 s 3. Le lendemain, Owens, âgé alors de 23 ans, décroche sa deuxième médaille d'or dans l'épreuve du saut en longueur sous les yeux d’Adolf Hitler. Dans son duel serré avec l'Allemand Luz Long, il prend l'avantage lors de son dernier essai qui est mesuré à 8,06 m, soit un nouveau record olympique. Le lendemain, l'Américain remporte sa victoire la plus nette sur le 200 m en battant de quatre dixièmes (4 m environ) Mark Robinson. Enfin, le triomphe de Jesse Owens[20] s'achève le 9 août avec ses partenaires du 4 × 100 m américain. Au départ du premier relais, il creuse l'écart sur ses concurrents italiens et allemands. L'équipe des États-Unis remporte la course en établissant un nouveau record du monde en 39 s 8 qui tiendra vingt ans.
Les exploits de cet athlète ont d'autant plus de retentissement qu'ils se situent à Berlin en 1936 dans le cadre d’une manifestation olympique servant de propagande aux thèses sur la supériorité de la race aryenne sur les Juifs ou les Noirs.
Après la guerre, une légende a prétendu qu'Adolf Hitler avait quitté la tribune afin de ne pas saluer le vainqueur du 100 m, Jesse Owens, parce que celui-ci était Noir. La raison en est beaucoup plus simple. Le premier jour des jeux, Hitler avait félicité tous les athlètes allemands, ce qui avait eu pour conséquence que le Comité olympique avait demandé, par souci de neutralité olympique, qu'il félicite tous les athlètes ou aucun. Hitler choisit cette dernière option et ne serra plus la main à aucun athlète durant les jeux.
À l'encontre de cette légende, Owens précise dans son autobiographie comment Hitler s'est levé et l'a salué :
« Après avoir passé le chancelier, il surgit en me saluant de la main, je l'ai salué en retour. Je pense que des auteurs ont montré un mauvais goût en critiquant l'homme de l'heure en Allemagne. »
Il ajoute :
« Hitler ne m’a pas snobé. C’est FDR (Franklin Delano Roosevelt) qui m’a snobé. Le président ne m’a même pas envoyé un télégramme de félicitations… »
Lors de l'inauguration du nouveau stade olympique de Berlin en 1984, la veuve de Jesse Owens déclara que son mari avait été plus respecté par les autorités nazies que par les dirigeants de sa propre équipe nationale.