Le 8 septembre 1978, c’est le « vendredi noir » : une grande manifestation à Téhéran est dispersée par l’armée qui ouvre le feu sur la foule, faisant de nombreuses victimes.
La situation du chah est désormais intenable. En octobre 1978, Khomeyni est expulsé d’Irak et accueilli par la France, à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines, d’où il poursuit ses activités, organisant de nombreuses conférences de presse.
Les États-Unis semblent décidés à lâcher Mohammed Reza Pahlavi, et les autres puissances occidentales leur emboîtent le pas. Une grève générale paralyse le pays, bloque l’industrie pétrolière et plombe l’économie. Un gouvernement militaire est formé pour tenter de débloquer la situation, sans effet.
Le 6 janvier 1979, le chah tente alors le tout pour le tout en nommant Chahpur Bakhtiyar Premier ministre. Libéral, parlant parfaitement le français (il fut officier dans l’armée française en 1940 avant de rejoindre la Résistance), il tente de ménager chaque camp ne souhaitant pas voir son pays tomber aux mains des communistes ou des mollahs. Il se montre donc conciliant envers les chiites intégristes, tout en rétablissant une partie de la liberté de la presse, en libérant des prisonniers et en faisant arrêter certaines personnalités corrompues ou honnies comme le redouté chef de la Savak, qui est dissoute. Ce mouvement apparaît aux yeux des observateurs pour ce qu’il est : une piteuse tentative de sauver les meubles, malgré toute la bonne volonté de Bakhtiyar.